Tapissier décorateur suite à une reconversion professionnelle, j’ai toujours aimé faire des choses de mes mains alors que mon métier d’origine ne s’y prêtait pas.

Je bricolais, rénovais ou relookais de petits meubles, créais des accessoires, des bijoux, de petits objets de décoration… La tapisserie de siège me permet en fait en quelques sortes d’associer ces différents travaux en alliant le bois, le tissu, la technique et la minutie afin d’obtenir un « objet » à la fois utile au quotidien et très important dans une décoration globale.
L’autre aspect de ce métier qui fait sens avec ma vision des choses est le côté durable et par la même occasion éco-responsable. J’adore déjà l’idée de réutiliser tant que possible un objet, en le mettant au goût du jour ou même en le détournant, et ce encore plus lorsque celui-ci a une valeur historique, familiale ou sentimentale…

Qui ne se souvient pas de tel ou tel meuble ou objet chez ses parents ou grands-parents lorsqu’il était enfant ?

De plus, ce métier offre la possibilité, si l’on s’en donne les moyens, de n’utiliser que des produits qui correspondent à mes valeurs éthiques : écologie, respect de l’environnement et des animaux, consommation réfléchie, de qualité plutôt que de quantité, recyclage d’un meuble que certains auraient jeté… Afin d’être cohérente avec ma façon de penser, je fais le choix de ne travailler qu’avec des produits végétaux.

« Incarne le changement que tu souhaites voir dans le monde » – Ghandi

Tapissier VEGAN ? OUI et NON

OUI:

oui car dans l’idée, je souhaite utiliser dans la mesure du possible des matériaux issus de plantes, sains, biodégradables, qu’il s’agisse de la garniture (en savoir plus sur les différents types de garnitures) ou du tissu. Cependant pour moi, le véganisme est en quelques sortes un « idéal à atteindre », assurant qu’à aucune étape d’aucun produit il n’y ait eu exploitation animale… ou humaine… Qui peut garantir que sa voiture, ses chaussures, son téléphone, son ordinateur… n’ont été à l’origine d’exploitation ni humaine (mines pour les métaux rares des composants par exemple),
ni animale (beaucoup de colles utilisées sont composées à partir de sous-produits animaux…) De ce fait, ce n’est pour moi jamais complètement certain ni acquis.

NON:

En plus de l’incertitude décrite ci-dessus, j’envisage l’utilisation de produits animaux lorsqu’il s’agit de recyclage. Par exemple il n’est pas rare en dégarnissant un fauteuil de trouver une couche de crin animal. Celui-ci est imputrescible et peut être nettoyé et réutilisé. Par respect pour l’animal je me sens d’ailleurs plus en cohérence avec l’idée de le réutiliser qu’avec celle de jeter ce crin à la poubelle… D’autre part, certains éditeurs de tissus, de plus en plus conscients de l’impact de la surproduction, commencent à proposer des gammes de tissus composés de laine recyclée à partir de vieux vêtements.

Vegan, « mais pas seulement »

Le véganisme, c’est « juste » ne pas utiliser de produits issus de l’exploitation animale. Mon souhait est également de ne pas utiliser de produits issus de la pétrochimie (mousses utilisées dans la réfection contemporaine, tissus en fibres synthétiques…). En effet, ces matériaux non recyclables et non biodégradables se
retrouveront tôt ou tard à la poubelle, voire dans la nature, et je ne veux pas y contribuer.
Plutôt que tapissier « vegan », je dirais donc tapissier « végétal » !